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Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/89

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Celuy qui gist icy fut un hardy preneur,
Qui fit sur Sainct-Denys une fine entreprise :
Mais sainct Denys, plus fin que cest entrepreneur,
Le prit et le tua dedans sa ville prise.


En l’unziesme se voyoit au plus près la piteuse contenance du pauvre president Brisson et de ses diacre et soubs diacre, quand on leur parla de confession en leur baillant l’Ordre de l’Union[1] : ensemble leur elevation en Greve. Et, parce que ladite piece n’estoit assez large pour couvrir l’huis[2] de l’entrée, à icelle estoit attachée une demie piece de l’apotheose ou canonisation des quatre evangelistes et martyrs, saincts Louchard, Ameline, Anroux et Aymonnot, faisants la longue lettre[3] ; et à leurs pieds estoit escrit ce quatrain :


Meschants pendars qui les juges pendez,
Impunité par là vous pretendez ;
Mais vous devez tout le contraire attendre :
Oncques pendard ne put son juge pendre.
ramener à Paris. Ainsi abandonné pendant huit jours dans une chapelle, les rats avaient commencé de le ronger.
  1. L’Ordre de l’Union, c’est-à-dire la corde. Allusion au supplice du président Brisson, et des conseillers Larcher et Tardif ordonné par les Seize.
  2. L’huis, la porte.
  3. La longue lettre, c’est-à-dire l’I, comparé à l’aspect que présente un pendu. Louchard, Ameline, Anroux et Aymonnot, membres du Conseil des Seize, et ayant particulièrement trempé dans le meurtre du président Brisson, furent pendus par ordre du duc de Mayenne.