Page:Saunier - Félix Herbet, 1918.pdf/4

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 4 —

ministrateur conciliant et équitable et d’un dévouement que la gravité de ces dernières années ne parvint pas à lasser. C’est que, s’il était originaire de Picardie, M. Félix Herbet aimait profondément Paris et dans Paris, le VIe arrondissement où il avait vécu durant ses années d’études, où dès les débuts de son mariage, il avait fixé son foyer : rue de Condé d’abord, boulevard Saint-Germain ensuite. C’est là qu’il devait décéder dans la tristesse d’un premier jour de novembre 1917.

Félix Herbet naquit à Amiens, le 28 septembre 1847. Après de brillantes études universitaires, il vint à Paris où il prit ses inscriptions de Droit. Mais sa grande facilité de travail lui permit de suivre en même temps les cours de l’École des Chartes (session 1867-1868). Le 15 mars 1869, le diplôme d’archiviste-paléographe lui était décerné, à la suite d’une soutenance de thèse sur le Roman de Mélusine — essai de bibliographie et de critique, — qui lui assurait le cinquième rang dans une promotion de treize élus, parmi lesquels se rencontraient Eugène Aubry-Vitet, H. de Pontmartin, Camille Pelletan, Héron de Villefosse, Arthur Loth, Fernand Calmette, Étienne Charavay.

Malgré le succès et l’attirance que ne devaient jamais cesser d’avoir pour lui les études historiques, c’est le barreau qui retint tout d’abord son activité. Licencié en droit en 1870, sur Des effets du cautionnement en droits romain et français, il se faisait inscrire au Palais le 21 novembre de cette même année, et poursuivait le doctorat qu’il obtenait en 1874 avec De l’exécution sur les objets particuliers en droit romain ; Des effets des saisies en droit francais. Il devait connaître dès lors, toutes les satisfactions qui consacrent une carrière d’avocat. Élu en 1875 secrétaire de la conférence des avocats à la Cour d’appel, sous le bâtonnat de Me Sénard, il obtenait en 1876, le prix Liouville. Ces succès de basoche avaient attiré sur lui l’attention des maîtres du barreau et, sur les indications de Beaupré, l’un d’eux, Léon Cléry se l’attachait peu après comme secrétaire. Alors, se créaient entre le maître et son jeune collaborateur des liens affectueux, rendus durables, a écrit un ami de l’un et de l’autre, « par des affinités intellectuelles et une conformité de goûts dont l’influence était bien