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paysage historique ; le sculpteur, Léon Herbet, moins notoire, est l’auteur d’un projet de fontaine pour la ville d’Amiens dont l’exécution confiée à Mme Léon Bertaux, figura à l’exposition de 1863.

Tout absorbantes qu’elles étaient, les occupations du barreau n’avaient point empêché Félix Herbet de faire, en toute occasion, acte de citoyen. Aussi, par décret présidentiel en date du 29 juin 1892, était-il nommé adjoint au maire du VIe arrondissement, en remplacement de M. Hetzel démissionnaire. Deux années après, le 19 juin 1894, il en était nommé maire à la place de M. Henry Defert. Ces fonctions, il devait les conserver jusqu’à la veille de sa mort. Quel fut son rôle d’administrateur, nous n’avons pas à le rappeler ici. Chacun l’a vu à l’œuvre. Mais ce qu’il faut dire, c’est que, la guerre déclarée, quoique déjà atteint par le mal qui devait l’emporter, il se refusa à envisager la possibilité d’un repos qui eût prolongé très certainement ses jours. À organiser de nouveaux services, à faire face à des besoins de mois en mois plus pressants, il devait, en effet, consumer ce qui lui restait de volonté et d’énergie.

Depuis son accession à la mairie, son activité avait pris une nouvelle direction. Moins assidu au Palais, il consacrait ses instants disponibles aux études historiques, passion de sa jeunesse. À la vérité, il ne les avait jamais complètement abandonnées. En 1872, il publiait d’après un manuscrit passé de la bibliothèque Monmerqué dans la sienne et complété par la copie d’une autre version, un Dit du XVe siècle : Prière Théophile ; en 1875, une bio-bibliographie de Pierre Habert, ce frère de François Habert, poète de Henri II, qui de maître d’écriture devait finir, sous Henri III, « conseiller du roy, baillif de son artillerie et garde du scel d’icelle ».

Mais ces publications ne constituaient à ce moment-là que des délassements sans continuité. Les travaux historiques soutenus étaient remis à plus tard. En attendant, il en accumulait les éléments en constituant une importante bibliothèque où, à côté d’une précieuse série sur l’histoire du droit contenant, notamment, une collection d’imprimés rarissimes consacrés aux procès des XVIIe et XVIIIe siècles, prenaient place