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âlO DÉCLINAISON HÉTÉROCLITE.

naisoQ hétéroclite aurait pu être placée au § 13. Mais l'alternance

des suffixes étant liée à son tour à celle des cas, il nous a paru

naturel de joindre cette déclinaison aux faits relatifs à la flexion.

Les neutres désignent presque tous des parties du corps.

1* série: le thème du nom. -ace. est dépourvu de suffixe.

1. Gr. o&ç = lat. atis dans aus-culto. Le thème des cas obliques est ouoT-, c.-à-d. *oùo-v- (p. 28). Il a donné le got. auso mmns. La double ac- centuation primitive explique le traitement divergent de \'s dans auso et le v. ht-all. ôrà. — Le nom.-acc. paraît hésiter entre deux formations, car, à côté de ous, le lat. auris, le lit. ausïs et le duel si. uSi font supposer o'usi. D'autre part le si. ucho remonterait à o'usas.

2. Lat. ôs = skr. as (et âsyà), dat. às-n-é (peut-être primit. àsné?).

3. Le skr. çtrë-n-é se ramène à *krAs-n-A'i, lequel suppose un nom.-acc. krâAs que le grec conserve peut-être dans KaxdKpâç et indubitablement dans Kpd(a)-aT-(oç): la syllabe Kpâa- est empruntée au nom.-acc, le correspondant exact de çîrs-n-âs ne pouvant guère être que *Kopaaroç.

4. Le mot pour cœur a dû être kâifd, dat. krd-n-Ai, ce qui rend assez bien compte du gr. Kfjp ou plutôt Krjp, v. Brugmann, Stud. IX 296, du got. hairto hairtins, du lat. cor etc. Cf. skr. hfdî et hardi.

5. Skr. dés, dat. dos-n-é «bras».

6. Lat. jûs «jus, brouet». Le sanskrit offre le thème yûs-ân, employé seulement aux cas obliques.

7. Skr. vâr «eau» à côté de vâri; le thème en -ati paraît être perdu.

2® série: le nom.-acc. se forme à l'aide d'un élément contenant r. Quand r est à l'état de voyelle, il se fait suivre de g2 ou plus ordinairement d'une dentale qui paraît être t (cf. p. 28). Ces addi- tions sont vraisemblablement les mêmes que dans -ksi-t, -Jert (p. 189) et -dhr-k (au nominatif des composés de dhar). Les dérivés asra (skr.) et udra (indo-eur.) indiquent bien que ce qui suit \'r n'est pas essentiel.

1. Skr. ds-r-g, dat. as-n-é. Gr. ëap, elap (Grrfe. 400). L'a du lat. s-an-gu-i-s, san-ies (cf. p. 28) paraît être anaptyctique (cf chap. VI). Nous devons poser pour l'indo-européen, nom.-acc. â^s-r-g^, dat. s-n-A'i. En sanskrit l'a des cas obliques a été restitué en analogie avec le nom.-acc. L'a du lette assins est sans doute hystérogène, cf. p. 88 i. n. — D'après ce qui précède nous regardons lat. assir, assaratum, comme étrangers à cette famille de mots. Olfr. Mûller (ad. Fest. s. V. assaratum) les croit d'ailleurs d'origine phénicienne.

2. Véd. âh-ar, disX.%àh-n-e (pour *ahné probablement).

3. Véd. udh-ar (plus tard udhas), dat. ûdh-n-e (primit. ùdhné'i); gr. oOd-ap, cOô-OT-oç; lat. ûb-er et Oufens; v. h^^-all. ùt-et- (neut.)._

4. Lat. fem-ur fem-in-is. M. Vaniëek dans son dictionnaire étymologique grec-latin cite ce passage important de Priscien (VI 52): dicitur tamen et hoc femen feminis, cnjus nominativus raro in usu est. — Peut-être y a-t-il commu- nauté de racine avec le skr. bhâmsas, bhasâd.

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