Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/273

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LE TYPE îtSff.s" — aOuiÇ CONSIDÉRÉ AU POINT DE VUE MORPHOLOGIQUE.

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��s'étend plus loin encore, et ce sera ici l'occasion d'enregistrer une particularité intéressante des types radicaux d'où dérivent les formes comme -^usas. Ils sont régulièrement accompagnés d'une racine sœur où la place de Ta est changée^, et dans cette seconde racine l'a accuse toujours nettement sa qualité d'aj.

��1* RACINE

��Forme faible

��vsas — auujç

��ugrâ ahati

��augeo

ango

��abhr⠗ anafriss skr. a-, osq. an-

��Forme forte, ob- servable dans l'arien seulement, et où la qualité de l'a est à dé- terminer

âsati

��ôgas àmhas

dmbhas

��2® RACINE

(Forme forte)

��îcais: skr. vâsara, vasanta, gr.

(/•)é((j)ap. waig: lat. vegeo, zd. vazyant^. noigh: lat. necto, gr. véHaç *

arpuJiuaTa. na^hh: skr. nâbhas, gr. véqpoç, etc.

��«a,

��skr. na, lat. ne.

��(nég.)

Revenons au mot dndhas. Pour nous il n'est pas douteux que la nasale qui s'y trouve n'ait été primitivement m et que la souche de ce mot ne soit la même que dans mâdhu «le miel». Nous écrivons donc:

— I dndhas j ma^dh: skr. mâdhu, gr. |Liédu.

Mais comme dndhas est en grec dv^oç, il s'ensuivrait que dmbhas représente *d)i(poç, non iëjucpoç», et que le lat. *angos dans angustus doit se comparer directement à àmhas. En un mot les a radicaux de la seconde colonne ne seraient pas des a^. Ce résultat, qui paraît s'imposer, nous met en présence d'une énigme morphologique qu'il est sans doute impossible de résoudre à présent.

Nous passons à l'examen du deuxième cas. Ici les langues occi- dentales permettent encore de distinguer la forme forte. Si uksàti est rendu en grec par aûHuj, vâksati l'est par d(/')éHu). Autre exemple

1. Nous ne parlons, bien entendu, que des exemples qui rentraient dans le premier cas. Le type radical du second cas est précisément (au moins en ce qui touche la place de l'a) celui de la racine sœur en question.

i2. Le zend prouve que la gutturale est g^, tandis que la première racine montre g^. Nous pensons néanmoins, vu d'autres cas analogues, qu'il n'y a pas lieu d'abandonner le rapprochement.

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