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264 LE TYPE usas — aûiuç considéré au point de vue morphologique.

analogue: la rac. skr. vas «demeurer» se retrouve dans le gr. a(/")e((T)-aa, d(/')écr-(cr)KOVTO, dont la forme faible (en sanskrit né) apparaît dans aùXri, îaùiu ^

A première vue la clef de toutes les perturbations que nous observons semble enfin trouvée dans la nature de la sonante initiale (pour les cas précités, u, w). On n'aurait à admettre qu'une pro- nonciation plus épaisse de cette sonante, effacée secondairement dans l'arien, traduite dans l'européen par la prothèse d'un a, et s'étendant aussi Men à la forme forte qu'à la forme faible. Rien de plus clair dès lors que notre diagramme:

a-ùH == uks à-JeH == vaJcë.

Cet espoir d'explication tombe devant une nouvelle et fort étrange particularité des mêmes groupes radicaux. On observe en effet parallèlement aux types tels que à/eH ou àfec une sorte de type équivalent JhZ, /ac. Ce dernier apparaîtra soit dans les langues congénères, soit dans le grec même.,

d/eH-uj: got. vaJis-ja (parf. vohs, peut-être secondaire).

à/éa-((j)K0VT0 : /dcr-ru. Voici d'autres exemples fournis par des racines qui se trouvent être restreintes aux idiomes occidentaux:

d^ed-Xov: lat. vas, va.d-is; got. va,d-i.

' ApeîT-mai ^ : lat. rap-io.

àXef-eivôç^ (et dXéT-iw?): XaT-eivd" beivd (Hes.). Cette inconstance de la voyelle révélerait, dans d'autres circons- tances, la présence du phonème ^; mais si telle est la valeur de l'e dans d/eHm, la relation de cette forme avec vâksati, uksdti, auHou, aussi bien que sa structure considérée en elle-même cessent d'être compréhensibles pour nous.

1. Sous l'influence de Vu (cf. p. 95), l'a de ce groupe radical aùa- se colore en dans différentes formes rassemblées par M. Curtius, Grdz. 273. Ainsi oùai" 9u\a{, et lùpd, traduction stricte de oùr] en dialecte laconien (p. 158 i.n.). Puis ùnep-iûïov, formation de tout point comparable au skr. antar-usya «cachette». L'uj n'est dans ce mot qu'un allongement d'o exigé par les lois de la composition grecque. On remonte donc à ÙTtep-oïov (cf. o\r\ = KdJinr]), ùirep-ouïov ijTrep-au(a)-iov. — Le verbe à(./)e(bu» serait-il à avbr\ ce que à(/)éSuj est à aûEw? De toute manière la diphtongue en est inexpliquée. Cf. àribdbv. — àXéEuu répond h ràksnii comme àuféiu) à vâksati, mais la forme réduite manque aux idiomes. 11 est vrai que celle-ci peut se suppléer en recourant à la racine plus courte qui donne r\K- a\K-ov et lat. arc-eo.

2. ùpir- est à àpeir- ce que aùE est à à/eE. C'est la forme réduite. Il en est de même de àX^ dans son rapport avec àXcT. àXeYCivôç prouve qu'on a dit d'abord *ûXeToç; ûXtoç est dû à l'influence des formes faibles.

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