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482 COMPARATIFS ET SUPERLATIFS GERMANIQUES DE I,A FORME infefUS, infimU8.

Le vieux haut-allemand, sur ce point, se trouve avoir pré- cisément conservé ce que le gotique perdait, et réciproquement, de sorte que les deux dialectes se complotent aussi heureusement que i)0ssible. Les superlatifs gotiques innuma, aftuma, hinduma (dans hhidumists) prennent place à côté des comparatifs allemands innero, aftero, hinfero. Anhnma ramené à '■ufmna^ a son pendant dans ohero ; frmiia dans forikro. La corrélation de ces formes, re- ])roduisant celle du latin infciKS-infinnis, j^osfenis-jwsfnmus, etc., est de toute évidence; encore vaut-elle qu'on prenne la peine de la constater. Les grammaires consignent religieusement l'existence de deux formations du superlatif gotique {hatids-aftuma) ; elles sont muettes sur le double comparatif du vieux haut-allemand {heziro- nftero)'\ La raison en est très simple: nous sommes ])lus immé- diatement frappés de la ressemblance d'nftero^ hintero avec les prépo- sitions comme after, hintnr que d'an lien possible, et de nature différente, avec la classe gotique aftuma; de là l'idée préconçue que ces adjectifs sont des dérivés de prépositions oi^ d'adverbes'. En réalité, entre le t3'pe aftero et ces derniers, il n'y a qu'un rapport inverse de celui qu'on suppose, ou un rapport tout à fait problé- matique et lointain. Quand il s'agit en latin d'associer superus (>t siimmus^ nul ne songe à s'embarrasser de supei\

En examhiant de plus près la composition et l'organisation de nos deux classes morphologiques, on remarque les détails suivants:

L De même que les adjectifs gotiques en uma, les adjectifs comparatifs en -ero^ [aftero, fordero, hintero, innero, nidero (?), ohero, nntero^, ûzero), ont la particularité de suivre exclusivement la déclinaison faible. C'est une conformité de plus entre les deux

��1. Cf. auhns pour *nfns = v. h.-a, ofan. Dans la forme auhmista la frica- tive est en contact avec une nasale comme ilans aûhns. — Cette explication à'aûhuma tomberait si, comme le suppose iM. Sievers {Affs. Gramm , p. 160), l'anglo-sax. ymcst était un mot distinct de ijfcmext. Mais c'est là ce qui nous paraît douteux. Les deux formes s'emploient indidéremment l'une pour l'autre.

2. Depuis que ces lifrnes sont écrites a paru la i^rammaire de M. Braune qui, au chapitre des formes de gradation, accorde une place au type aftero. Mais pourquoi y mêler furiro, èriro'i

3. «After, Avovon aftero», Paul, Vocal., 411. — ... In den ableilungen aus ortsadverbien aftriin, fordhrômi>. Ibid., 321.

4. Nous adoptons le vocalisme habituel au francique. Les dialectes méridi- onaux offrent ara. On a aussi -oro, par assimilation.

'). l'ntero ne .se rencontre (|ue dans Nolker, au neutre, pour traduire le terme technique subjectum.

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