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Page:Sauvage - Tandis que la terre tourne, 1910.djvu/32

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tandis que la terre tourne


LA NONNE


Vertu de la cellule oblongue au parfum d’ambre !
La fenêtre est ouverte aux rayons affaiblis,
Les murs sont nus et gris comme un ciel de novembre
Et jettent leurs reflets sur les moëllons polis.
Nul bruit que les soupirs de l’heure qui s’écoule
Et de la nonne assise et que le calme endort,
D’une colombe en bas la plainte qui roucoule
Monte, mais ce murmure est du silence encor.
Au bord de la fenêtre, en un verre d’eau pure,
Une dernière rose a le naïf dessin
Des fleurs droites qu’on voit dans les vieilles peintures.
Au-delà c’est la plaine et son morne terrain.