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la mort en croupe


J’IRAI QUAND LE MATIN…


J’irai quand le matin a pleuré sur les roses
Dans la campagne verte où flûtent les oiseaux ;
Le printemps larmoyeur aura, ses mains décloses
Laissé choir le muguet aux rives des ruisseaux ;

La lumière aura mis sur les feuilles dansantes
Cet émail argentin qui rit dans un bel œil
Et je verrai tourner sur les plaines en pente
La meule du soleil dans ses gerbes d’orgueil.