Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/70

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mort de ses parents a laissée à Claire. Dans deux mois, Guyot va partir pour Madagascar. Et Claire qui aime aujourd’hui son mari de tout son cœur, Claire veut le suivre là-bas, malgré qu’on lui ait affirmé qu’elle n’en reviendrait pas, à cause des fièvres et d’une chaleur mauvaise, difficile à supporter pour nous, Ouessantines, qui sommes habituées à un air sain et « fort ».

Mais, sortons, reprit Barba, le farz cuira bien tout seul.

Une autre fois, je te confectionnerai un « farz sac’h », fait d’une pâte de farine mélangée à du lard et à des raisins, et dont on emplit un sac bien cousu. Le tout cuit à l’eau, dans la marmite. C’est un régal. Tu le préféreras, je crois, au farz goad ou farz au sang, le plat de résistance de nos noces, semblable au précédent, mais additionné de sang de porc.

Tous ces mets sont préparés ici depuis des siècles. Sans doute, ils disparaîtront peu à peu, comme tant d’autres choses. Les maisons sont de plus en plus rares où l’on pratique encore notre antique cuisson du pain. Je m’y entête sans trop savoir pourquoi. Tu as mangé, en faisant des grimaces, de ce pain que je cuis sur les pierres plates du foyer. Je les chauffe avec des