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Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/15

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Ce prix exorbitant, ayant porté très-haut les profits des fermiers, par une conséquence nécessaire, le taux des fermages s’est élevé à chaque renouvellement de bail ; et fermiers et propriétaires ont fait des gains considérables.

Mais tandis que la guerre provoquait ce développement forcé de l’industrie anglaise, les Anglais en profitaient peu. L’impôt et l’emprunt leur en ravissaient tous les fruits. L’impôt pesait à-la-fois sur les productions de toutes les classes et leur enlevait la portion la plus claire de leurs profits ; et l’emprunt absorbait les épargnes de ces gros entrepreneurs, de ces spéculateurs avantageusement posés, qui tiraient le meilleur parti des circonstances.

La facilité que le Gouvernement a eue d’emprunter, c’est-à-dire, de pouvoir dépenser un principal, pourvu qu’il en payât la rente, a favorisé les plus énormes profusions. Les dépenses de la guerre sont plus fortes pour l’Angleterre, que pour toute autre nation. En premier lieu, l’Administration, pour ses approvisionnemens, souffre comme tous les autres consommateurs, de la cherté des marchandises, dont elle est la première cause. Elle paye non-seulement pour ses approvisionne-