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Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/25

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voyageur anglais, de bonne foi, qui a traversé toute la France en dernier lieu[1], manifeste à chaque pas son étonnement de ce qu’on peut y gagner sa vie par son travail ; et son étonneraient découvre bien ce qui se passe en Angleterre.

On y voit sans doute aussi de ces grands propriétaires, de ces gros capitalistes qui peuvent se croiser les bras et qui n’ont d’autre affaire que leurs plaisirs ; leurs revenus sont si grands qu’ils excèdent tous les besoins et défient toutes les chertés ; mais leur nombre est toujours petit comparé à la totalité d’une nation. La nation anglaise en général, sauf ces favoris de la fortune, est obligée à un travail opiniâtre ; elle ne peut pas se reposer. On ne voit pas en Angleterre d’oisifs de profession ; on y est remarqué dès qu’on a l’air désoccupé, et qu’on regarde autour de soi. Il n’y a point de ces cafés remplis de désœuvrés, du matin au soir, et les promenades y sont dé-

  1. Voyez l’ouvrage intitulé : Notes on a journey through France hy Morris Birkbeck. L’auteur parait avoir imprimé bonnement les notes où il consignait ses premières impressions. Elles sont toujours sévères, souvent curieuses.