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Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/28

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se lisent, qui sont de nécessité première : la Bible et les journaux. Il reste à savoir ce qu’on peut y puiser d’instruction.

J’ai dit qu’en payant tout plus cher on n’en gagnait pas davantage ; souvent même le producteur d’une denrée gagne d’autant moins qu’elle devient plus chère. La cherté diminue le nombre des consommateurs, parce qu’elle met les marchandises, à commencer par les moins nécessaires, hors de la portée de certaines fortunes. Ceux qui ne se privent pas tout-à-fait d’une chose, en réduisent tout au moins la consommation ; dès-lors elle est moins demandée qu’elle n’était. La concurrence des consommateurs diminue, quoique la concurrence des producteurs reste la même[1].

C’est ainsi que les producteurs, à mesure qu’ils s’imposent des privations sur les denrées de leur consommation, éprouvent plus vivement le besoin de vendre, même à très-petit bénéfice, les denrées qu’ils produisent. Nulle

  1. On voit dans mon Traité d’Économie politique (2e. édition, liv. II, chap. 4), comment et par quelles raisons le même effet peut avoir lieu sur toutes les denrées à la fois, et n’est pas seulement nominal.