Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

regardée comme la seule cause de l’existence de la richesse. » Comment se peut-il dès-lors qu’une condition aussi essentielle que la valeur, manque à votre définition ?

Mais cela ne suffit pas : nous ne connaîtrions qu’imparfaitement la nature des richesses, si nous ne parvenions à préciser ce mot valeur. Nous suffit-il pour posséder de grandes richesses, d’évaluer très-haut les biens que nous possédons ? Si j’ai fait construire une maison que je trouve charmante, et s’il me plaît de l’évaluer cent mille francs, suis-je réellement riche de cent mille francs à raison de cette maison ? Nous recevons un présent d’une personne qui nous est chère ; ce présent est inestimable à nos yeux : s’ensuit-il qu’il nous rende immensément riches ? Vous ne pouvez le penser. Pour qu’une valeur soit une richesse, il faut donc que ce soit une valeur reconnue, non par le possesseur, mais par une autre personne. Or, quelle preuve irrécusable peut-on donner