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Page:Say - Olbie.djvu/21

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sait positivement quels sont les devoirs d’hommes, de fils, de frères, de citoyens, de magistrats, d’époux et de pères. Ma tâche est de rechercher par quels moyens on peut engager un peuple vieilli dans des habitudes vicieuses et dans de funestes préjugés, à suivre ces règles, de l’observation desquelles sa félicité serait l’infaillible récompense.




Lorsque cette bonne idée tombe dans la tête des chefs d’une nation de vouloir réformer ses mœurs, il est deux sortes d’institutions dont il est nécessaire qu’ils s’occupent : celles qui doivent donner de bonnes mœurs aux hommes à venir, c’est-à-dire celles qui ont rapport à l’éducation[1], et celles qui peuvent reformer les hommes faits.

L’éducation se propose deux objets : la

  1. Si quelqu’un pouvait douter du pouvoir de l’éducation, qu’il lise l’Histoire de Sparte. Je ne dis pas qu’on doive imiter les institutions de Lycurgue ; je dis seulement que les hommes sont ce qu’on les fait, sans partager cependant l’opinion d’Helvétius, qui croit que leurs facultés sont pareilles en sortant des mains de la nature.