218 — POLICE D’ASSURANCE
Il convient de faire observer : s’étant élevé à 6288 et celui des offres à 6188.
1° Que les bureaux de placement sont loin On voit par ces chiflYes que les bureaux
de desservir toutes les professions ; le autorisés l’emportent et de beaucoup sur
nombre de celles qu’ils desservent est ex- toutes les autres institutions de placement
trèmement restreint, il s’élevait à quinze réunies, si active que puisse être la concur-
en 1891 ’ ; — 2° que les bureaux de placement ronce qui leur est faite par certaines d’entre
les plus nombreux sont ceux qui s’occupent elles. Comment, dans ces conditions, peut-on
exclusivement des domestiques. On en compte songer à les supprimer? On pourrait les sup-
108">. Viennent ensuite, mais à une grande primer, on ne les remplacerait pas.
distance, les bureaux des boulangers (91 \ Mais ces chiffres prouvent aussi que les
ceux des garçons de café, d’hôtel et de res- bureaux de placement ne possèdent aucune
taurant (741, ceux des coiffeurs |30\ ceux espèce de monopole, ni en fait, ni en droil.
des marins (22), ceux des bouchers et char- Ils prouvent que dans le plus grand nombre
entiers (18), ceux des instituteurs et iustitu- des professions industrielles le placement
trices (17). par intermédiaire est encore relativement
Sur les 3 253 syndicats professionnels très peu développé. C’est de ce côté et non
existant en 1891, 1212 seulement ontrépondu vers la suppression des bureaux autorisés
au questionnaire de l’Oftice du travail, et sur que les syndicats professionnels, s’ils étaient
ces 1212 syndicats, 390 avaient constitué un bien inspirés, devraient diriger tous leurs
bureau de placement, soit 323 syndicais efforts.
d’ouvriers, o4 syndicats de patrons et 23 syn- Ce n’est pas seulement en France que le
dicats mixtes. Voici, pour l’année 1891, le placement peut être observé et a été étudié
nombre total de leurs opérations : depuis quelques années, c’est aussi dans la
plupart des pays étrangers, notamment en
Demandes d-emploi 147.818 Angleterre et aux États-L’nis. Une enquête
OfTres d’emploi 94.372 , i . ^ i i ,.■,.■
Placements à demeure 106.306 s^^ ^^s employés et sur leur placement a ete
Placements à la joumce 10.364 faite en Angleterre en 1892, par les soins du
Départememt du travail et ses résultats ont
Les institutions philanthropiques, y compris été publiés, en 1893, dans le volume que nous
les couvents, qui ont envoyé des renseigne- avons cité plus haut : Report on agencies and
ments à l’Office du travail, sont au nombre methods for dealing ivith the unemployed. On
de 73. Elles ont reçu, en 1891, 132 036 de- trouve aussi, dans le volume publié par notre
mandes et 23 911 offres d’emploi. Elles ont Office du travail, un certain nombre de ren-
opéré 26 227 placements à demeure et seignements sur le placement à l’étranger
107 431 à la journée. Dans ces chiffres, le (Voy. p. 681-729).
département de la Seine figure à peu près Fer.n.vnd Faure. pour les 98 centièmes.
Il existait, en 1891, 34 bureaux municipaux Bibliographie.
de placement gratuit, dont 20 à Paris. Ils Les bourses du travail, do Moliuari, 1893. — Le place-
ont reçu dans l’année 24 803 demandes et ’"««• 0’"’’’=^ ’’’^ iv^v-xU, ms.- Bulletin de t Office du
,’^’^n^ ’ cr 1) 1 • Ti i 1 ■■ j //•arniV, un numéro par mois di-puis le 1" janvier 1894. —
13 292 offres d emploi. Ils ont place a demeure ^^^^^^ ,„ „^^„^.,.,, ’^„^ ^^,f^J^ ^,, ,,,„,.^,^ ,„ .,^ ,,,, „„.
10 836 personnes. employed, 1893 (Eyro et Spottiswoode, Fleet Street, Lou-
La plupart des sociétés de secours mutuels ••’■esi. s’occupent de placement. Un petit nombre
seulement, 59, ont ouvert des registres POLICE D’ASSURANCE. — Une forme d’assu-
d’offres et de demandes et créé ainsi de véri- rance pratiquée depuis peu de temps par les
tables bureaux de placement. Ces 59 bureaux Compagnies, est celle de la perte des loyers,
ont reçu, en 1891, 33 041 demandes et qui n’est qu’une sorte de complément de
33 059 offres d’emploi. Us ont fait 17 794 pla- l’ussurance contre l’incendie,
céments à demeure et 16 000 à la journée. L’assurance contre la perte des loyers ,i
Les sociétés de compagnons semblent avoir pour objet, non seulement de garantir aux
perdu aujourd’hui leur raison d’être ; elles propriétaires la portion ou la totalité des
sont absorbées de jour en jour par lessyndi- loyers que peut leur faire perdre le temps
cats professionnels et les sociétés de secours nécessaire à la réparation des dégâts
mutuels : 31 se sont révélées à l’Office du causés à leurs immeubles par l’incendie,
travail, en 1891, comme des centres d’em- mais encore de compléter, en faveur des
bauchage. Elles ont fait 6188 placements à locataires, l’assurance du risque locatif en y
demeure, le nombre des demandes d’emploi ajoutant celle de la perte des loyers, perte
dont ils sont responsables vis-à-vis du pro-
1. Voir le vol. de l’Office du travail. priétaire, d’après la lui, aussi bien pour les
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