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Page:Scève - Délie, 1862.djvu/18

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ſolennelle du roi Henri II à Lyon, l’an 1548. Il en fit paraître l’année ſuivante, chez Guillaume Rouille une relation qui porte ce titre : La Magnificence de la ſuperbe & triumphante entrée de la noble & antique cité de Lyon, faicte au très chreſtien roy de France Henry deuxieſme de ce nom, & à la royne Catherine ſon épouſe le 23 feptembre, 1548. Paradin, dans ſes Mémoires de l’Hiſtoire de Lyon, avait donné un aſſez long extrait de ce rare & curieux volume, qui a été reproduit en entier dans le tome premier du Cérémonial françois de Théodore Godefroy.

De tous les ouvrages de Maurice Seve, il n’en eſt aucun qui ait eu plus de vogue de ſon temps & qui ſoit encore plus recherché des bibliophiles que celui qui porte le titre ſingulier de Delie, object de plus haulte vertu. C’eſt un recueil de 449 dizains, accompagnés de 500 figures emblématiques, délicatement gravées en bois, & deftinées à mettre en relief les ſentences & les maximes que l’auteur développe dans ſes vers. Délie formant l’anagramme de l’idée, on a penſé que le poëte n’avait eu en vue ſous ce nom que de célébrer une maîtreſſe abſtraite & idéale. Quoi qu’il en ſoit, le déſir d’innover & de ſe diſtinguer du vulgaire le précipita dans l’aſſectation, la recherche & l’obſcurité. Il n’en parut que plus grave & plus profond à ſes contemporains, qui s’accordèrent avec Joachim du Bellay, pour l’honorer des titres de nouveau cygne, d’eſprit divin,

Docte aux Doctes esclercy.