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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/435

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marine.

                             Vous me devez connoître,
Je vous suivrai par-tout, quand ce seroit au cloître.

jean vincent.

Avant que de partir il faut un peu manger.

rodrigue.

La traite est longue, il faut promptement déloger ;
Un relais nous attend dans un bourg, où madame
Pourra faire un repas.

léonore.

                             En l’état où j’ai l’ame,
Je n’en ai pas besoin.

marine.

                                 Quand j’ai l’esprit content,
Je suis ainsi que vous, je ne mange pas tant.


Scène III.

D. ALFONSE, LÉONORE, MARC-ANTOINE, RODRIGUE, JEAN VINCENT, MARINE.
d. alfonse, qui étoit sorti avec D. Japhet, revient sur le théatre avec Marc-Antoine.

Madame, dom Japhet, mon seigneur et mon maître,
Vous mande que demain vous le verrez paroître
Auprès du commandeur ; je voudrois bien savoir
Ce qu’il peut espérer de l’honneur de vous voir ;
Avec juste raison pour lui je m’intéresse,
Souhaitant plus que lui de vous voir ma maîtresse :
Mais avec la fortune un esprit peut changer.

léonore.

La chose vaut assez la peine d’y songer ;
Dites-lui cependant qu’il aime, et qu’il espére,
Qu’il peut se montrer tel qu’il plairoit à mon pére !
Et s’il daigna m’aimer pauvre que j’étois,
Qu’un pareil sentiment peut lui donner mon choix,