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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/586

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   Mais Seigneur, consentir à ce combat funeste....

NICANOR.

   J'ay fait ce que j'ay dû, les Dieux feront le reste.
   La victoire en dépend, & non pas nostre coeur,
   Qui doit estre invincible en cedant au vainqueur,
   Mais la flotte Corsaire à nostre rade ancrée,
   S'est à l'aube du jour en deux parts separée.

CRITON.

   Dont l'une, vent en pouppe a pris la haute mer,
   Pendant qu'on a veu l'autre en bonne ordre ramer,
   Vers l'Occident de l'Isle où l'abord est facile,
   Et qui n'est deffendu ny de Fort ny de Ville.

NICANOR.

   Ils ont quelque dessein qui nous est inconnu,
   Mais que veut Licas?



Scène II


LICAS, NICANOR.


LICAS.

                        Le Prince est revenu
   Seigneur!

NICANOR.

             De son combat il revient plein de gloire
   Qu'en est-il?

LICAS.

                 Il n'a point parlé de sa victoire.
   Le Prince est moderé.

NICANOR.

                         Le Prince est donc vaincu,
   Et s'il l'est avec honte, il n'a que trop vescu.

LICAS.

   Le Corsaire, Seigneur, a surpris Amatonte.

NICANOR.

   O Dieux! adjoustez-vous cette perte à