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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/347

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Non pas pour fonder des arrêts,
Mais des pierres, cailloux et grès.
Les uns avaient l’arc et la flèche
(Car d’engins à ressort ou mèche,
Qu’on appelle instruments à feu,
En ce temps-là l’on usait peu) ;
Les autres, d’une lance gaie,
Ou d’une pique de Biscaye
(Disons plutôt de tous les deux,
Pour tenir les gens moins douteux),
Avaient leur patte droite armée ;
Et leur tête tout emplumée,
Comme leur col était paré
De collier de laiton doré.
Sous trois fort jolis capitaines
En justaucorps de tirelaines,
Furent formés trois escadrons ;
Le premier, fraises à godrons,
Le second, têtières anglaises,
Et le tiers, capes béarnaises,
Rendaient, pour mieux garder leurs rangs,
Les uns des autres différents.
L’un des chefs de ces gens d’élite
Etait fils du pauvre Polite,
Le jeune fils de Priamus,
Qu’assomma Néoptolemus.
Il montait en chausses de page
Un fort beau cheval de bagage,
Mais pourtant qu’on avait dressé,
Et qui franchissait un fossé
Aussi large qu’une rivière,
Comme un autre eût fait une ornière.
Le second chef était Atys,
Pour qui d’amoureux appétits,
Ascanius, le fils d’Enée,
Avait la raison fascinée,
Etant de cet Atys si fou
Qu’il l’avait toujours à son cou.
Le sieur Maron, de sa monture
Ne nous fait aucune peinture,