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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/349

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 un fouet claqua,
Le clac dupliqua, tripliqua ;
Aussitôt ensemble ils partirent,
En un escadron qu’ils défirent,
Se séparant en pelotons,
S’escrimèrent de leurs bâtons :
Les uns tournèrent les épaules,
Que les autres, à coups de gaules,
Caressèrent assez longtemps.
Les battus devinrent battants ;
Puis, ayant cessé de se battre,
Se mirent tous, qui quatre à quatre,
Qui trois à trois, qui deux à deux,
Et firent entre eux mille jeux,
A courbettes, et cabrioles ;
Puis, après maintes caracoles,
Ils poussèrent tous leurs coursiers,
Ayant le devant les premiers,
Comme les derniers le derrière,
Faisant quantité de poussière.
Tous ces tours et tous ces détours,
Les uns longs et les autres courts,
Représentaient le labyrinthe,
Que, pour celle qui fut enceinte
Du fait d’un gros vilain taureau,
Par un artifice nouveau,
Mais pour un dessein beaucoup sale,
Inventa le fameux Dédale,
Du grand roi Minos charpentier,
Et des plus experts du métier :
Force murailles tournoyantes,
Et force routes fourvoyantes,
Par des détours entrelacés,
Embarrassaient les mieux sensés,
Qui ne connaissaient plus leur voie.
Ainsi ces jouvenceaux de Troie,
Poussant leurs animaux en rond,
Puis après les poussant en long,
Rompant, et puis doublant leurs files,
Ainsi que les dauphins agiles,