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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/435

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Ixion hurle sur sa roue ;
Pirithous perd ce qu’il joue,
Ce qui le fait bien enrager.
Tantale enrage de manger :
De mets friands sa table on couvre ;
Aussitôt que la bouche il ouvre
Pour en manger son chien de soûl,
Crac, ils s’en vont je ne sais où.
Sa faim croît, les viandes reviennent,
Sur leurs gardes elles se tiennent,
Et disparaissent de nouveau
Quand il pense en prendre un morceau,
Si bien qu’enragé, maigre et blême,
Il fait un éternel carême,
Quoiqu’il croie avec tant de plats
Etre toujours au mardi gras.
Près de lui sont les parasites,
Rongés lentement par des mites.
Ceux qui haïssent leurs parents,
Les pères et mères tyrans,
Les enfants qui battent leurs pères,
Rencontrent là des belles-mères :
Belle-mère est un animal
Qui plus qu’un diable fait du mal,
Et je croirais bien qu’un beau-père
Vaudrait bien une belle-mère,
Et je n’estime guère plus
Des beaux-frères, gendres et brus :
Qui le sait par expérience
A bien besoin de patience.
Maint compatriote de Loth
Souffre là pis que le fagot :
On lui lave de feux liquides
Ses infâmes hémorroïdes.
Mainte tribade au cul trop chaud
N’a là pour siège qu’un réchaud.
Les mangeuses de patenôtres,
Toujours en effroi pour les autres,
Pour elles en tranquillité,
Qui médisent par charité,