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Page:Scarron - Le Virgile travesti, 1889.djvu/515

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Notre auteur, esprit fin et rare,
A propos ou non les compare
A deux Centaures mi-chevaux,
Alors que par monts et par vaux
Leur corps humain, où gît leur tête,
Fait galoper leur corps de bête :
Ainsi ces deux frères hardis
Donnaient comme des Amadis
Dans les troupes conte eux rangées
Leurs personnes étaient chargées
D’armes et de longs braquemarts
Comme on en donne aux jaquemarts
L’un d’eux avait pour sa devise
Une jouvencelle en chemise ;
L’autre avait peint sur son pavois
Deux camisoles de chamois,
Avec une devise aiguë
Qu’on n’a jamais bien entendue.
Cécule, bâtard de Vulcan,
Y vint, faisant un grand cancan
De sa nation de Preneste.
Je ne me souviens pas du reste
Des gredins qui, sous son drapeau,
Accoururent en gros troupeau,
Nobles et vilains tout ensemble,
Partie au trot, partie à l’amble,
S’offrir en faveur de Turnus
Contre le bâtard de Vénus.
Leurs villes, chez Maron nommées,
En latin sont fort estimées ;
Ce n’est pas de même en français.
Item y vint en beau harnais,
Et non en soldat de fortune,
Messape, le fils de Neptune :
Il faisait entre deux arçons
Ce que les plus hardis garçons
N’eussent pas entrepris de faire.
Ses soldats ne sont pas à taire :
Les Falisques et Fescennins,
Voisins ou non des Apennins