Page:Scarron - Théâtre complet, tome 3, 1775.djvu/302

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Vit-on jamais rien de si beau ?

Tant de doux Astres joints ensemble,

Font par un effet tout nouveau,

Que je palpite et que je tremble.

Devant le plus fier ennemi,

Matamore n'a point frémi,

Et devant des objets dont l'âme est toute bonne,

Et qui n'ont rien que des douceurs,

Je perds l'esprit, le sens, la force m'abandonne,

Et parbieu quasi je me meurs.

Ah ! Ventre, je veux désormais,

Quitter le bruit et les querelles,

Et je proteste que jamais

Je n'aimerai que les femelles.

Je trouve des félicités

À soupirer pour les beautés ;

Ô Dieux ! Si dans ces maux on trouve de la joie

Et beaucoup de contentement,

En quel aise faut-il qu'un amoureux se noie

Lorsqu'il a du soulagement.