Page:Scarron - Théâtre complet, tome 3, 1775.djvu/322

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L'effroi me sert de cuisinier,

Et la rage de palefrenier,

La mort me sert lorsque j'étrangle :

Et le diable que j'ai vaincu,

De coups d'éperon et de sangle,

Ne me sert qu'à torcher le cul.

Rien n'est égal à mes ravages,

Mes cruautés n'ont point de bout :

J'assujettis et dompte tout,

Hormis les Laquais et les Pages.

Parbleu mes sens découragés,

À l'aspect de ces enragés,

Font que quasi toujours je tremble :

Je n'ai ni force ni vertu,

Aussi quand je les vois ensemble,

Je fuis de peur d'être battu.


QUATRAINS DE MATAMORE.

Dieux ! Qu'on serait bien étonnant,

Si l'on mettait dedans un livre,

La terrible façon de vivre,

Que je pratique maintenant !

À mon lever pour mes bouillons,

Je prends neuf quintaux de fumée,