Page:Scarron - Théâtre complet, tome 3, 1775.djvu/323

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Douze barils de renommée,

Et trois tonneaux de postillons.

Puis pour remplir mes intestins,

Comme des huîtres à l'escale,

J'avale vingt Prévôts de salle,

Et cent mille petits lutins.

L'un de ces jours, sans dire mot,

Je mangerai cent hallebardes,

Et tout le Régiment des Gardes

Me servira de hochepot.

Quand je dîne tant soit peu tard,

Et que l'appétit me domine,

J'engoule un fut de couleuvrine,

Comme un petit morceau de lard.

Alors que j'ai quasi dîner,

J'avale en guise de fromage,

Toute l'écume de la rage,

Et la cervelle d'un damné.

Toujours dans mes collations,

Je demande pour mes salades,

Quarante, ou cinquante grenades,

Et dix, ou douze bastions.

Pour faire qu'après mes repas,

Mes humeurs se trouvent contentes,