Page:Scarron - Théâtre complet, tome 3, 1775.djvu/325

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Fendu la mer avec la terre,

Pour couper le nez à Pluton.

À l'heure même les damnés,

Firent révolte en cet Empire,

Et leur prétexte fut de dire

Que leur Roi n'avait point de nez.

Aussitôt que je fus là-bas,

Je trouvai des plaisirs sensibles,

Car c'est dedans les lieux horribles

Où se rencontrent des appas.

J'aime ce qui fait effrayer,

Je trouve l'Enfer agréable,

C'est le jeu de paume admirable,

Où je vais souvent m'égayer.

Les balles de quoi je me sers,

Dans ces demeures effroyables,

Ne sont que les têtes des diables,

Que je massacre d'un revers.

Mes admirables raquetons,

Ne sont que des gris et des flammes,

Sur lesquels on rôtit les âmes,

Des gavaches et des poltrons.

Tous les barreaux de ces manoirs,

Sont les cordons de mes raquettes,