dans des temps meilleurs il leur faisait produire 100 et 200 % : ce sont ces profits illicites, ces profits bases sur le maintien de l’esclavage, qu’il faut lui arracher. Alors il n’aura plus intérêt à acheter des esclaves ; alors disparaîtront et les bailleurs de fonds, et les assureurs pour la traite ; alors enfin le négrier, ne trouvant plus d’acheteur dans nos colonies, ira porter ailleurs sa cargaison, et l’on aura réellement fait un pas vers l’abolition de la traite.
On semble avoir voulu la fin, et on a refusé les moyens. On a menacé de peines terribles l’acheteur, le vendeur et tous leurs complices, et, par de complaisans et absurdes tarifs, on a continué d’assurer aux planteurs ces gains qui servent à payer le prix des noirs.
Cette contradiction est si forte qu’elle autorise à accuser les auteurs de ces lois ou d’imprévoyance ou d’arrière-pensée.
Voici comment peuvent être appréciés les gains du planteur.
La valeur commune d’un Africain de traite est | fr. | 1,200 |
Les intérêts de cette somme à 6 % pendand 3 ans, sont |
216 | |
Les dépenses annuelles d’une plantation à sucre sont d’environ 150 fr. par an pour chaque individu noir, sans distinction ; il faut donc ajouter aux sommes ci-dessus 450 francs pour les 3 premières années |
450 | |
Plus, l’intérêt de ces dépenses à 6 % sur les 2 premières années |
27 | |
Ce nègre, à la fin de la 3e année, revient donc à | fr. | 1,893 |