Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/160

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À Monsieur le Ministre des affaires étrangères de France.

Monsieur le Ministre,

Félix Milliroux, citoyen français, établi pour affaires de commerce à New-Amsterdam, chef-lieu de Berbice, l’une des colonies anglaises de la Guiane, demande que vous veuillez bien proposer au roi la création d’une agence consulaire française auprès des colonies anglaises, limitrophes de Démérara et Berbice.

La population de ces deux colonies est d’environ 100, 000 habitans, dont 80, 000 appartiennent à Démérara et 30, 000 à Berbice. Elles ne sont séparées de Cayenne que par Surinam, possession hollandaise, et ne sont qu’à quatre ou cinq jours de navigation de la Martinique e de la Guadeloupe : ainsi, elles semblent, par leur situation, destinées à servir de lien entre les diverses colonies de l’ouest.

Cayenne, port franc, a la faculté d’envoyer ses bâtimens dans les deux colonies dont il s’agit, et les armateurs qui y arrivent y sont sans protection.

Il s’y présente quelquefois des questions de contrebande apparente, dans lesquelles les Français sont intéressés ; et nul représentant de l’autorité française ne s’y trouvant pour appuyer leurs réclamations, la partialité naturelle des autorités locales ne peut être affaiblie.

Les bâtimens de l’État, en croisière ou en mission, et ceux du commerce, sont quelquefois obligés de relâcher dans les rivières de Démérara et de Berbice, et cependant aucun agent français n’y est établi pour rendre officiels et plus