rante ans, si la traite ne lui fournissait de nouvelles recrues !
La France perdait moins d’hommes à soutenir la guerre contre l’Europe réunie.
L’affaiblissement de la population noire a beaucoup diminué dans les possessions anglaises depuis que le gouvernement a restreint le pouvoir des maîtres sur leurs esclaves. « Si les colonies étaient bien administrées, dit M. Lacharrière[1], délégué de la Guadeloupe, la population pourrait se suffire à elle-même. » Cette opinion d’un adversaire que son talent et sa modération rendent redoutable, est péremptoire. Elle combat avec avantage l’assertion de M. Billiard[2], qui regarde le petit nombre de femmes, comparativement à celui des hommes, comme la principale cause qui empêche les esclaves de se reproduire dans les proportions ordinaires. Nous pouvons d’ailleurs opposer à M. Billiard, avec plus de succès encore, le rapport fait sur la situation des colonies pénales de la Nouvelle-Galles, où la population s’est élevés de quarante à cinquante mille individus en moins de huit années, bien que le nombre de femmes n’ait jamais dépassé celui du cinquième des hommes déportés ou émigrans.