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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/32

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fans dans nos collèges ? — Ce qu’il voudrait qui fût, l’empêche sans cesse de bien apprécier ce qui est. — Mais nous, nous n’avons pas perdu de vue le colon mesurant au strict nécessaire la ration d’alimens que l’esclave est obligé de préparer à ses frais ; nous savons que cette dépense, toute modique qu’elle puisse être, absorbe presque entièrement le produit du beau jardin que ce malheureux ne saurait encore cultiver que le dimanche pour ses besoins de toute la semaine, puisque son travail des autres jours appartient à son maître. Enfin, nous n’avons pas oublié non plus que beaucoup de planteurs, au lieu de nourrir leurs nègres, préfèrent leur laisser le samedi et le dimanche pour chercher dans la culture de ce jardin tant vanté de quoi soutenir eux-mêmes leur misérable existence.

Disons, au reste, en terminant sur ce point, et pour rendre justice à qui elle est due, que c’est une loi de Louis XVI, qui oblige les « maîtres à donner à chacun de leurs esclaves une petite pièce de terrain, dont les produits seront employés à leur aisance personnelle. »

M. F. P. nous a dit un mot de ces bonnes cases, habitées par l’abondance et le bonheur, et nous n’ignorons pas que M. le contre-amiral Dupotet, dans le compte rendu au ministère, d’une tournée faite par lui au mois de mars 1832, nous parle de cases à nègres, composées de deux pièces,