Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/68

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roles d’un membre célèbre de l’opposition française : « Haïti forcé d’acheter chèrement des protections trompeuses, des débouchés incertains, des marchés à vil prix, vivait d’une existence précaire ; sans cesse sous les armes, produisant peu, vendant mal, et craignant toujours. La France imprime sur ce front noir le sceau monarchique d’une légitimité républicaine, et soudain il prend sa place parmi les nations, livre ses soldats à l’agriculture, règle ses douanes, ferme ses ports à son gré, et n’est plus à la merci des Antilles qui le haïssent, de l’Amérique qui le craint, et de l’Angleterre qui le dédaigne[1]. »

Quoi qu’il en soit, M. F. P., que nous avons déjà eu occasion de réfuter au commencement de cet ouvrage, nous promet une seconde brochure, dans laquelle « il se décidera à considérer le nègre sous les rapports où il lui semble que le ciel a voulu le placer. Il fera voir qu’il est de sa nature paresseux, parce qu’il est sans besoins et sans industrie, parce que la nécessité ne le force point d’en avoir ; dans laquelle enfin il essaiera de démontrer que la traite des noirs, mais une traite légalement faite et aussi humaine que possible, est par conséquent un bienfait pour ces êtres,

  1. Pagès : Encyclopédie moderne.