qu’il est nécessaire d’examiner si elles sont ou ne sont pas à charge, et nous formons le vœu que les hommes spéciaux tâchent à la fin de s’entendre à ce sujet.
La commission du budget de 1828 a établi que notre système colonial coûte annuellement trente millions à nos douanes ; et voilà que M. Foignet, de la Guadeloupe, publie un travail dans lequel il démontre, au contraire, et cela par des chiffres, que la balance du commerce présente un solde annuel en faveur de la France de seize millions et demi. M. Sully Brunet, lui, ne fait monter ce solde, dans sa dernière brochure, qu’à six millions, et il s’appuie également sur des chiffres clairs et nets. Il est évident pour lui que la France coûte aux colonies' ; et cependant M. Sully Brunet est un homme sérieux, dont l’ouvrage est plein de judicieuses observations sur notre état commercial. — Qui devons-nous croire devant cette différence totale de quarante-six millions et demi ?
Je ne m’aviserai pas de chercher le vrai : cela serait trop long, et d’ailleurs assez inutile en ce moment pour nous ; mais je ne puis m’empêcher de faire remarquer que les chiffres prennent depuis quelque temps une élasticité vraiment déplorable. Si, dans un seul chapitre du budget, on peut jouer aussi légèrement avec quarante-six millions, que deviendront les contribuables ? Le