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CHAPITRE III.

origine des événements de Marie-Galante.


§ 1er. — une arrestation arbitraire est le première cause des désordres.


Le 1er février 1850, par arrêt de la Cour d’appel de la Guadeloupe, chambre des mises en accusation, sur cent cinquante inculpés dans les événements de Marie-Galante, soixante-neuf étaient relaxés et soixante-douze renvoyés devant la Cour d’assises de la Pointe-à-Pitre. Cinq prévenus décédés en prison, les trois blancs, accusés du meurtre de Jean Charles, à qui on faisait la faveur de les juger séparément, un autre accusé, dont le jugement avait été ajourné pour supplément d’instruction, complétaient le personnel de ce procès-monstre. La plupart des inculpés, détenus depuis neuf mois, avaient insisté vainement pour être rendus à la liberté ou pour obtenir des juges ; on est en droit de s’étonner d’une détention préventive infligée à soixante-neuf citoyens et prolongée, pour quelques-uns, jusqu’à neuf mois, dans une petite colonie où tous les éléments de l’instruction sont sous la main du juge.

Pendant tout le temps que durèrent les enquêtes, contre-enquêtes, interrogatoires, etc., les malheureux prévenus restèrent entassés dans les casemates trop étroites du fort Richepanse. Cinq y périrent, cinq ! faute par l’administra-