Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/33

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fausses, je dis qu’il n’y a là, ni défectuosité, ni erreur ; bien mieux, si une œuvre, telle qu’elle est, pouvait nous présenter quelque chose de parfait, ou qui seulement ne parût ni un contre-sens, ni une folie, il y aurait là plutôt une erreur et un vice de la nature ; ce qui est également impossible. Mais, comme l’un et l’autre ne produisent rien que ce qui découle nécessairement, soit de leur nature propre, soit des influences qui leur viennent du dehors, l’œuvre exprime par son imperfection, et l’axiome par son erreur, la suprême vérité et la perfection du tout, confirmant ainsi que, dans la nature, le mensonge est impossible.

Alexandre.

Tu parais ici te condamner par tes propres aveux ; car, si l’erreur de l’axiome proclame la vérité, et si l’imperfection de l’œuvre exprime la perfection, c’est une conséquence nécessaire du vice de leur nature, vice que tu viens d’admettre.

Anselme.

Lequel, considéré en soi, n’est point un vice ;