Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/42

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d’une vérité absolue ; que toutes les autres n’ont qu’une vérité relative et apparente, et qu’ainsi connaître les choses selon la vérité absolue, c’est les connaître dans leurs idées éternelles ?

Alexandre.

Nous avons été d’accord sur ce point.

Anselme.

N’avons-nous point ainsi découvert l’unité suprême de la beauté et de la vérité ?

Alexandre.

Il est impossible de rien objecter à ce raisonnement.

Anselme.

Tu avais donc parfaitement raison de prétendre qu’un ouvrage de l’art n’est beau que par sa vérité ; car je ne puis croire que tu aies entendu par vérité autre chose que les types intellectuels des êtres. Outre cette vérité première, nous en avons encore une autre subordonnée et trompeuse qui porte le même nom, sans être son égale par le fait, et qui consiste en une connaissance confuse, obscure, et toujours temporelle.