Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/44

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En effet, tel artiste, au lieu de la pure vérité, n’exprime qu’une vérité naturelle et grossière, et tandis qu’il s’y attache, il néglige ce qu’aucune expérience ne peut lui donner ; tel autre, au contraire, qui manque tout-à-fait de vérité, cherche à produire une apparence de forme vide et futile que les ignorants seuls admirent comme beauté.

Maintenant, cher ami, que nous venons de démontrer l’unité suprême de la beauté et de la vérité, celle de la philosophie et de la poésie me semble en même temps prouvée ; car à quoi tend la première, si ce n’est à connaître cette éternelle vérité inséparable de la beauté ? Et la seconde ne recherche-t-elle pas continuellement cette beauté immortelle et incréée qui, avec la vérité, ne fait qu’une seule et même chose ? Cependant, cher ami, si tu le désires, je vais continuer à développer ce rapport, afin de revenir par là à notre point de départ.

Alexandre.

Très volontiers.