Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/69

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Lucien.

Non certes ; mais ne résulte-t-il pas cependant de ton opinion que ce qui est absolument opposé peut être aussi absolument un, et vice versâ ?

Bruno.

C’est une conclusion nécessaire. Réfléchis bien à la pensée que tu viens d’exprimer, et dis-moi. si tu peux imaginer une unité plus parfaite que celle qui existe entre l’objet et son image, quoiqu’il soit absolument impossible que jamais l’un et l’autre puissent passer ensemble dans un tiers. En conséquence, il faut nécessairement que tu les tiennes réunis par une plus haute unité ; c’est-à-dire, par ce qui fait que l’image est image, l’objet, objet , et que la lumière et le corps ne font qu’un.

Maintenant, avec un tel rapport et cet ordre du monde, établis en principe que, là où est l’objet, se trouve aussi l’image , et que là où est l’image, se rencontre toujours l’objet ; par cette raison même, ils sont donc nécessairement, et partout ensemble, parce qu’ils ne sont ensemble nulle