Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/70

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part ; car ce qui est absolument et infiniment opposé ne saurait être qu’infiniment et absolument réuni ; et ce qui est infiniment réuni ne peut jamais et en rien se séparer : or, ce qui n’est jamais et en rien séparé, ce qui est absolument uni se trouve, par là même, absolument opposé. Ainsi, pour rendre impure l’unité secondaire en lui opposant la différence d’une manière relative, il faudrait nécessairement la séparer de l’unité absolue où elle ne fait qu’un avec le contraire.

Or y cela est impossible, car elle n’est rien en dehors de cette unité absolue ; elle n’existe qu’en elle, et tout ce qu’on peut en dire ne se rapporte qu’à cette dernière. Ainsi, à l’égard de l’absolu, l’unité secondaire ne saurait être rendue impure par la différence ; car ce n’est jamais par rapport à celui-ci qu’existe l’opposition. Tout, ici, est donc lumière pure, puisque sous le point de vue de l’unité absolue qui ne réunit point le fini et l’infini, mais qui les contient d’une manière indivise, il ne saurait y avoir ni ténèbres ni mélange.