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Page:Schlick - Gesammelte Aufsätze (1926 - 1936), 1938.djvu/293

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W. Köhler répond par l’affirmative à cette question en citant un certain nombre de cas dans lesquels les critères de totalité s’appliquent, par exemple la distribution de l’électricité sur un conducteur de forme quelconque, pour lequel un certain état d’équilibre est caractéristique et qui se rétablit de lui-même après toute perturbation.

Driesch a objecté à Köhler (Annalen der Philosophie, V, 1) que les « figures physiques » ne sont jamais de véritables ensembles, mais seulement des « unités d’action ». Certes, elles ne sont pas de simples sommes, en ce sens que le système dans son ensemble ne change pas si l’on enlève ou déplace l’une de ses parties ; mais cela vient précisément du fait que les différentes parties exercent les unes sur les autres des effets bien déterminés. Si l’on connaît la loi élémentaire de l’action des parties, on peut prédire tout ce qui va se passer dans le système ; le comportement de l’ensemble peut être déduit de celui des parties, si l’on connaît seulement les conditions extérieures particulières auxquelles le système est soumis. Dans le cas de la distribution d’électricité, par exemple, ces conditions sont données par la forme du conducteur : celle-ci est souvent une entité claire, mais seulement parce qu’elle est un « produit de l’intelligence », « faite par le physicien ».

Si nous laissons de côté cette dernière idée, qui ne peut apparemment que semer la confusion (car elle revient à ériger la simplicité ou la symétrie des formes géométriques en critère de totalité, mais selon lequel des entités qui ne sont pas faites par des physiciens, comme les stemes, les systèmes solaires, les cristaux, devraient aussi être considérées comme des totalités, ce qui est certainement contraire à l’intention de Driesch), ces explications reviennent à déclarer que les anciens critères de totalité sont insuffisants et à en établir de nouveaux. Lorsque Driesch souligne que la physique et la chimie n’ont jamais décrit leurs structures comme de purs « et-composés », mais les ont toujours considérées comme des « unités d’action », on doit lui donner entièrement raison — si le sens du mot « et-composé » doit être d’exclure toute interaction entre les parties. Si les « unités d’action » étaient déjà des « totalités », alors — c’est ce que semble vouloir dire Driesch — il n’y aurait dans la nature que des totalités ; quels critères propose-t-il pour séparer les deux ?

L’idée, souvent exprimée par ailleurs, que le comportement d’un véritable tout ne doit pas être « déductible » de celui de ses parties, ne peut certainement pas être comprise