Aller au contenu

Page:Schlick - Gesammelte Aufsätze (1926 - 1936), 1938.djvu/390

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et que, par conséquent, la vérité ou la fausseté de l’affirmation ne pourrait jamais être testée, la réponse serait que si les mots « espace supercéleste » doivent avoir une quelconque signification, cet espace doit être défini de telle sorte que l’impossibilité de l’atteindre ou d’y percevoir quoi que ce soit ne soit qu’empirique, de sorte que certains moyens de surmonter les difficultés puissent au moins être décrits, bien qu’il puisse être hors de portée de l’homme de les mettre en œuvre.

Notre conclusion reste donc inchangée. L’hypothèse de l’immortalité est un énoncé empirique qui doit sa signification à sa capacité de vérification, et elle n’a pas de signification en dehors de la possibilité de vérification. S’il faut admettre que la science n’a pu faire aucune expérience dont le résultat négatif la réfuterait, cela n’est vrai que dans le même sens que pour beaucoup d’autres hypothèses de structure similaire, en particulier celles qui sont nées d’autres motifs que la connaissance d’un grand nombre de faits d’expérience qui doivent être considérés comme donnant une forte probabilité à l’hypothèse.

La question de « l’existence du monde extérieur » sera abordée dans la section suivante.

V

Abordons maintenant un point d’une importance fondamentale et d’un intérêt philosophique des plus profonds. Le professeur Lewis l’appelle le « problème de l’égocentrisme » et il décrit comme l’un des traits les plus caractéristiques du positivisme logique sa tentative de prendre ce problème au sérieux. Il semble être formulé dans la phrase (128), « L’expérience réellement donnée est donnée à la première personne », et son importance pour la doctrine du positivisme logique semble être évidente du fait que Carnap, dans son Der logische Aufbau der Welt, déclare que la méthode de ce livre peut être appelée « solipsisme méthodologique ». Le professeur Lewis pense, à juste titre, que le principe égocentrique ou solipsiste n’est pas impliqué par notre principe général de vérifiabilité, et il le considère donc comme un second principe qui, avec celui de la vérifiabilité, conduit, selon lui, aux principaux résultats de la philosophie viennoise.

Si vous me permettez de faire ici quelques remarques générales, je voudrais dire que l’un des plus grands avantages et attraits du vrai positivisme me semble être l’attitude antisolipsiste qui le caractérise