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Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/24

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En arrivant à l’une des neuf grandes portes de Peking et en voyant la muraille colossale qui s’étend des deux côtés à perte de vue, je me sentis pénétré d’un peu de cette admiration avec laquelle Marco Polo, à son retour à Venise en 1291, parlait de la magnificence de Kambalic ou de la cité du grand Khan.

Je croyais trouver de bien plus grandes merveilles dans l’intérieur de la ville, mais je m’étais affreusement trompé. Comme il n’y a pas d’hôtels à Peking, excepté les auberges de voituriers, qui sont d’une saleté repoussante, je m’arrêtai à un temple de Budha, dont les bons prêtres, — dans l’excès de leur hospitalité, — m’accordèrent une chambre moyennant six francs par jour ; ils en demandèrent d’abord douze, et ce ne fut qu’après avoir beaucoup marchandé que je l’obtins enfin pour la moitié. Ma chambre avait 4 mètres carrés, la moitié était occupée par le lit consistant en une vaste couchette en pierres, et j’avais le privilège de me choisir sur les dalles la place la plus molle pour y étendre mon corps fatigué. Le reste du sol de la chambre n’était pas