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Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/35

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aux quatre coins de la chaise, — tout enfin indiquait qu’elle devait être d’une grande beauté, c’est-à-dire que son pied devait être des plus mignons. En effet, la petitesse du pied seule constitue la beauté, de la femme en Chine, et on trouve une jeune fille marquée de la petite vérole, édentée et à la tête chauve, mais avec un pied de trois pouces et demi de long, cent fois plus belle que celle qui a un pied de quatre pouces et demi, fût-elle, au reste, d’une éclatante beauté selon les idées européennes. Le petit pied est en Chine le fondement des douces espérances de la jeune fille, l’orgueil de la femme mariée et sa consolation dans la misère.

Voici comment les femmes chinoises arrivent à se former ce petit pied qui a tant étonné les voyageurs, et pourtant aucun des auteurs qui ont écrit sur la Chine, ne semble l’avoir vu nu, puisque tous en font une description inexacte en prétendant que l’on comprime tous les cinq doigts contre la plante du pied, et que, par suite, tous les doigts croissent ensemble avec la chair et forment avec le pied un moignon difforme.