Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/49

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petit lait ; au lieu de couteau, de fourchette et de cuillère, on m’apporta deux baguettes. Mais en vain je m’efforçai de manœuvrer ces instruments, je ne réussis pas à me mettre un seul morceau dans la bouche, et, au risque d’exciter les rires de la multitude de convives qui mangeaient autour de moi, je me mis à retrousser les manches de ma redingote pour manger à l’arabe, quand mon hôte, voyant ma position désespérée, m’apporta un cure-dent ; je m’en saisis ; la faim accéléra l’action de la main, et je réussis à manger presque aussi vite qu’avec une fourchette.

On me servit ensuite, dans deux coupes, de la volaille et du poisson, — tous deux découpés en petits morceaux et assaisonnés d’une grasse et abondante sauce ; on ne me donna pas d’assiette, parce qu’il n’y en a pas en Chine. Je demandai du vin ; on me répondit qu’il n’y en avait pas en Chine, et on m’apporta, dans une coupe d’étain en forme de trompette, une eau-de-vie très-forte appelée maigualou (esprit-de-rose). Comme dernier mets fut servie la soupe, dans laquelle nageaient les deux nids d’oiseaux coupés en longues