Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/51

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heure pour parvenir jusqu’à la porte. Certainement l’enceinte de la ville pourrait contenir une population de plus de sept millions d’âmes, mais je ne crois pas qu’il y en ait plus d’un million. En parcourant les rues de grand matin, je n’étais pas molesté par les mendiants et pouvais ainsi examiner plus à mon aise les objets qui m’entouraient. Je vis souvent, dans les rues, les restes d’anciens pavés de grands blocs de granit blanchâtre ; je vis partout les ruines d’anciens cloaques en pierre, des corniches mutilées de colonnes, et d’autres sculptures abîmées et presque entièrement ensevelies dans la boue des rues ; je vis bon nombre de magnifiques ponts en granit, mais à moitié en ruines, de sorte qu’on ne pouvait pas les passer et qu’on devait faire un détour pour les éviter ; enfin — débris de pavés, ruines de cloaques en granit, corniches de colonnes, sculptures, ponts — tout me prouvait jusqu’à l’évidence que Péking, habité à présent par une race dégénérée et avilie, fut peuplée jadis par une nation grande et ingénieuse, et que de magnifiques rues pavées et propres, de grandes