Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/53

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Enfin, hier à six heures du soir, nous sommes entrés dans la grande ville de Kou-pa-kou, qu’on prétend être la plus propre de toute la Chine. Elle se trouve justement sur la frontière de la Manchourie, dans une vallée entourée de hautes montagnes. L’arrivée d’un étranger y est chose très-rare et fait événement. Si un orang-outang ou un gorille habillé se promenait tout d’un coup sur les boulevards de Paris, il ne pourrait pas être l’objet d’une curiosité plus grande que celle que ma personne excita parmi ces montagnards. A peine eus-je passé la porte de la ville, que je fus entouré et suivi par une foule immense qui m’accompagna à l’auberge et y fit faction dans ma chambre ; celle-ci ne pouvait les contenir tous ; on escalada les fenêtres et on en déchira les papiers pour me contempler ; personne ne pouvait comprendre pourquoi je n’étais pas vêtu d’habits à la chinoise et pourquoi j’avais les cheveux courts au lieu de les porter longs et de les tresser en queue jusqu’à terre. Cependant on m’aurait encore pardonné cette marque de mauvais goût, mais me voir écrire de gauche à droite