Page:Schoelcher, Protestations des citoyens français nègres et mulâtres contre des accusations calomnieuses, De Soye et Cie, 1851.djvu/16

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« Ce sont eux qui dirigent et entretiennent la guerre civile. Pas un désordre dont ils ne soient les instigateurs et les meneurs, pas une résistance à l’autorité dont ils n’aient donné le signal. Quant aux noirs, toujours inquiets sur leur liberté, que les mulâtres leur représentent comme menacée, leurs attaques doivent inspirer plus de pitié que de haine ; mais elles n’en sont pas moins hardies et portent avec elles un caractère de férocité native. » (Gazette des Tribunaux du 24 juillet.)

« À cette époque, on le voit, l’insulte n’était pas ménagée ; mais aujourd’hui, chose atroce ! c’est au moment où la tête d’un condamné tombe sous la hache de l’exécuteur, que ce correspondant procède moralement à une autre exécution, et, en attendant que le fatal billot soit de nouveau dressé pour les deux malheureux que la justice militaire adjuge encore au bourreau, il cloue au pilori les mulâtres et les nègres, et les désigne aux vengeances des partis !

« Il fallait qu’elles fussent bien puissantes les préoccupations de cet insulteur anonyme, pour qu’il n’ait pas compris que c’était dépasser le but qu’il se proposait, que de faire un semblable appel aux ressentiments de castes en d’aussi graves conjonctures. Comment ! c’est lorsque la peine de