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Quelle fut, dans cette grave occurrence, la conduite des mulâtres, qui rêvent actuellement le massacre de la race blanche pour se substituer à elle ? L’adresse suivante, présentée à M. François Procope par les blancs de Saint-Pierre, va nous l’apprendre :


Saint-Pierre-Martinique, 30 mai 1848.


« Citoyen,


« Au nom des habitants du Mouillage, de nos femmes, de nos enfants, protégés et sauvés par vos soins dans la douloureuse nuit du 22 mai, nous vous prions d’agréer le tribut de notre profonde reconnaissance. Si votre prudence s’est plue à taire les mesures sages et hardies à l’aide desquelles vous avez dominé une situation si critique, nos cœurs les ont devinées, quand nous n’avons trouvé que secours et protection là, où, sans elles, nous n’eussions trouvé, peut-être, qu’hostilités et dangers. Nous vous rendons grâces, citoyen, ainsi qu’à tous ces nombreux citoyens qui ont, si noblement mis en pratique, et quelquefois au péril de leur vie, la mémoire de Fraternité qu’ils tenaient de vous : soyez notre interprète auprès d’eux. Pour la plupart, ils se sont dérobés à nos remerciments, ne vou-