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Page:Schoonbroodt - L'autre Suzanne, 1916.djvu/15

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HECTOR. — Suzanne est assez grande pour savoir ce qu’elle fait en se choisissant un mari.

MARGERET. — Mariage d’affaires ou de convenances.

HECTOR. — Parole donnée quand même. On raconte que le grand Turenne, arrêté par des brigands et voulant conserver une bague de famille à laquelle il tenait beaucoup, leur promit rançon et qu’il la leur fit porter fidèlement. Te ne trouves pas cela admirable, toi ?

MARGERET. — Et toi, Hector ?

HECTOR. — Tu tromperais Mimyane, toi ?

MARGERET. — Je consolerais sa femme ; il y a une nuance. C’est moins sale… pour moi. Elle a droit au bonheur, la pauvre petite.

HECTOR. — Ce que tu lui donnerais, ce serait le bonheur ?

MARGERET. — On ferait son possible pour cela. Si on atteint au plaisir, c’est déjà un résultat très appréciable.

HECTOR. — Combien différemment nous raisonnons. Je comprends toutes les faiblesses humaines, je comprends même que la beauté et la tristesse vraisemblable de la jeune femme la poussent dans tes bras, mais cela ne te fera-t-il