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Page:Schoonbroodt - L'autre Suzanne, 1916.djvu/80

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D’ESTINNES. — Vous pêchez au compliment ?

Mme de RYVÈRE. — Dieu m’en garde, pauvre ami.

D’ESTINNES. — Brrr… Vous êtes lugubre…

Mme de RYVÈRE. — Un an… un an pendant lequel les catastrophes se sont succédées comme des morts… un an après la fameuse soirée chez Mimyane… mon fils attendant Suzanne à la porte de l’hôtel, en la nuit pluvieuse, dans laquelle j’avançais seule, l’espoir au cœur… sans me douter que c’était mon propre bonheur qui était en jeu. Suzanne s’en allant loger dans la garçonnière… puis, le lendemain matin, moi qui l’attendais pour déjeuner, l’ingrate !… pensant la reconduire ensuite à son mari…

D’ESTINNES. — Hélas ! que de combinaisons déjouées !…

Mme de RYVÈRE. — Au lieu d’elle, une lettre de mon fils, trop brève, trop laconique : « Suzanne est un peu malade. Je te l’amènerai demain… » Le soir, n’y tenant plus, je me rendais à cette maison, là-bas… personne… plus personne !…

D’ESTINNES. — Hector enlevait Suzanne pour tout de bon, cette fois. Deux jours après, ils